Pour un renouveau de l’education civique
Depuis les indépendances, le système éducatif sénégalais est confronté à une crise multiforme et multidimensionnelle (crises des finalités, des contenus, des performances, des ressources,…)
De façon spécifique, le secteur est marqué par :
1. Des disparités sans précédent dans l’accès à l’éducation, ainsi que des résultats
d’apprentissage médiocres alors que la demande d’éducation croit et que les formes
d’éducation offertes se diversifient : écoles dites françaises ou dites franco-arabe avec des
offres publiques, privées et communautaires ; écoles confessionnelles islamiques ou
catholiques de différents types ; écoles à programmes étrangers (français, américains, turcs, etc.)
2. Des insuffisances dans le pilotage et la gestion des compétences transférées, notamment en
éducation, dans un contexte de mise en œuvre de la déconcentration et de la
décentralisation.
3. La dévalorisation de l’offre publique d’éducation avec des mouvements d’humeur des
enseignants ou des apprenants, un déficit de dialogue franc, des dissensus autour de la
vision, des objectifs, de la démarche à entreprendre en vue d’un espace serein.
4. L’inégalité de chance devant l’éducation qui s’aggrave parce que la privatisation et la
marchandisation de l’éducation se renforcent et que le statut économique devient le critère
d’accès à une éducation de qualité. L’éducation de base de qualité devient un privilège pour
les riches, alors qu’elle devrait devenir progressivement gratuite. Le fossé entre les nantis et
les démunis se creuse.
5. L’inadéquation de l’offre éducative à la demande et l’absence de cohérence entre éducation,
formation, insertion et vie.
6. L’organisation du système, renforcée par l’instabilité et le cloisonnement institutionnels qui
ne permettent pas un pilotage optimal. Cette organisation entraîne la dispersion des moyens
et le manque de concertation, d’articulation et de cohésion; ce qui atténue considérablement
l’efficience escomptée.
7. L’école qui tourne le dos à l’économie sénégalaise. Dans sa publication de 2008 sur « la situation économique et sociale de Dakar», l’Agence Nationale des Statistiques et de la
Démographie (ANSD) nous apprend que le taux de chômage est d’autant plus élevé que l’on
est instruit! En effet, ce taux est de 13.5% chez les analphabètes, de 18% chez ceux qui ont
terminé le cycle secondaire, et de 23.5% pour ceux qui ont atteint le cycle universitaire.
8. Le délabrement de l’environnement des apprentissages qui doit pousser à agir pour garantir
des conditions d’apprentissage (sécurité, propreté, attractivité, temps réel d’apprentissage,…)
9. La mobilisation insuffisante ainsi que la distribution inéquitable des ressources pour
résoudre les questions d’équité (Volume – distribution, déploiement des enseignants,
transparence, reddition de compte, normes et ratios des intrants, financement des sous-
secteurs négligés…).
Source: https://bit.ly/32yTN5d