La Crise Migratoire, l’indice d’un hiatus politique.

60 ans après les indépendances, c’est la consécration d’une génération qui aura vécu les promesses de redéploiement et d’ajustement structurel en lambeaux… Boolo Ligueyal Sénégal se propose de résoudre ce fléau suivant une approche plus inclusive.

Même après plusieurs milliers de morts, l’émigration irrégulière attire encore des candidats, notamment au Sénégal. Après une accalmie trompeuse, le phénomène reprend sa marche macabre irrésistible sous l’œil impuissant des pouvoirs publics réduits à procéder à des interceptions en mer, au détriment de politiques d’emploi efficaces et inclusives.

Dans la nuit du 6 au 7 octobre dernier, un patrouilleur de la marine sénégalaise a intercepté un contingent de 183 personnes, «dont des femmes et des mineurs», entassées dans deux pirogues de fortune en partance pour l’Espagne. L’opération, coorganisée avec une vedette de la «Guardia Civil» espagnole appartenant au dispositif européen de lutte contre l’émigration clandestine Frontex, s’est déroulée au large de Mbour à environ 70 km de Dakar.

Ces migrants, qui seraient sénégalais et gambiens, ont été regroupés dans une base navale dakaroise afin de «déterminer avec précision leur identité, leurs commanditaires, leur nationalité et leurs lieux exacts de départ», selon une note de la Direction de l’information et des relations publiques de l’armée (Dirpa).

La recrudescence de l’émigration irrégulière à partir du Sénégal a atteint des proportions inquiétantes, constate l’Association des journalistes en migration et sécurité (AJMS) dans un document rendu public le 10 octobre 2020.

Au cours des trois dernières semaines, outre la «rafle» de la marine nationale à Mbour, 35 personnes ont été interceptées à Saint-Louis dans le nord du pays, 73 candidats à l’aventure ont été cueillis par la gendarmerie à Fatick dans le centre, tandis que 14 autres –qui se préparaient à embarquer pour l’Espagne à partir de Rufisque, à une trentaine de kilomètres de la capitale– ont été stoppés.

«La persistance de l’émigration irrégulière traduit l’échec de la politique de jeunesse mise en place par l’État à travers les structures dédiées comme l’Agence nationale pour la promotion de l’emploi des jeunes, la Direction générale des Sénégalais de l’extérieur, l’Agence nationale de la maison des outils, etc.», tranche Daouda Gbaya, président de l’AJMS.

Les «prises» effectuées par la marine et la gendarmerie sénégalaises dans les multiples zones d’embarquement du pays sont certes notables. Mais les flux de migrants qui parviennent à leurs fins en touchant le sol espagnol sont beaucoup plus significatifs.

Selon la BBC, qui cite la Croix-Rouge, «plus de 1.000 migrants venus du Sénégal et de la Gambie sont arrivés dans les Îles Canaries espagnoles en 48 heures. Des chiffres jamais enregistrés ici depuis plus d’une décennie»

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Le changement climatique

La notoriété et la prévalence accrue des thèses scientifiques sur le  changement climatique nous ramène à valoriser l’expertise nationale en ce sens suivant la thèse d’un fils du pays, Dr Alassane Diallo, qui, dans l’extrait ci-dessous explore davantage la relation de causalité entre migration et changement climatique. Des considérations toutes bienvenues dans le cadre de la vision systémique de Boolo Ligueyal Sénégal.

Le changement climatique et les migrations humaines constituent deux problématiques majeures de notre époque. Et, partant du constat d’une connaissance fragmentée entre maximalistes et minimalistes, qui s’est traduite par une capacité limitée de la recherche scientifique à prendre en compte les interactions complexes entre le climat et les migrations humaines, cette thèse propose, à travers une approche renouvelée (celle de la vulnérabilité du système socio-écologique), une meilleure compréhension et explication des relations climat- migrations. Elle cherche à répondre à deux objectifs. D’une part, produire des connaissances nouvelles en nous appropriant de façon sélective et ordonnée les apports empiriques produits par les approches précédentes. Et, d’autre part, par une analyse instrumentée des interactions mises en évidence, générer des informations chiffrées pertinentes permettant un ciblage plus efficace des politiques. Cette thèse insiste en premier lieu sur une certaine difficulté à mettre en évidence une relation robuste entre changement climatique et migrations à l’échelle Sahélienne. Contrairement aux idées reçues sur l’image type du « migrant/réfugié climatique » sahélien véhiculée par les médias et reprise, sans un recul critique, dans la littérature grise et certaines études scientifiques, la région, souvent vue et analysée comme une entité relativement homogène, présente de fortes hétérogénéités spatiales physico-climatiques, outre celles socio-économiques. Et, ces dernières ne permettent pas une compréhension des migrations, une des expressions des transformations sociétales. Il convient de repenser la problématique sur des échelles plus homogènes (Sénégal des zones agro-écologiques et régions administratives)…

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Vivre en dehors de Dakar, un danger! Un médecin avertit

Du fait de la concentration extrême de toute l’infrastructure de santé à Dakar, encourir des urgences en santé hors de Dakar est déjà en soi un mauvais sort… Dans le sens d’un rééquilibrage de l’infrastructure de santé dans l’espace national, Boolo Ligueyal Sénégal compte sur l’inclusion de la Diaspora dans ce travail de prime importance.

Pendant ce temps, « on préfère faire la sourde oreille et la politique de l’autruche », a-t-il martelé. Le Dr Serigne Falilou Samb de renchérir en soutenant que le grand problème au Sénégal, c’est qu’on n’a jamais eu de politique sanitaire mais une politique de soins. «Toutes nos politiques ont été articulées sur la lutte contre les maladies au détriment d’un système sanitaire cohérent et efficient, en confondant la santé, la médecine et la maladie», a dit le gynécologue selon qui «vivre en dehors de Dakar constitue un danger. Au Sénégal, on a un ministère de la «maladie publique», un système qui subit, qui est plutôt réactif et non planifié. Nos dirigeants sont dans l’économie de la santé et non dans la santé de l’économie». Sur ce point, Mballo Dia Thiam rappelle que son syndicat a toujours soutenu que l’approche maladie n’est pas une approche viable. «Il faut qu’on aille vers une approche sanitaire à la place d’une approche maladie. Parce qu’on ne mettra jamais suffisamment d’argent pour les maladies. En revanche, pour la prévention, on peut en faire autant et réussir». Le patron d’And Gueusseum estime qu’une politique de santé, «ce n’est ni un chapelet de vœux pieux, ni une verticalisation ou une juxtaposition de programmes encore moins une série de slogans».

https://bit.ly/38s4L0b

Repenser la santé comme droit fondamental

l’écart entre notre déficit d’infrastructures de santé de qualité et les dépenses excessives en soins de santé à l’étranger, servirait à quiconque de faire une proposition raisonnable dans l’intérêt du Peuple Sénégalais. Boolo Ligueyal Sénégal entend procéder pareil pour rétablir les équilibres budgétaires requis en périodes de relance économique.

Estimée à près de sept millions d’euros, la prise en charge annuelle des frais de santé à l’étranger accordée aux commis de l’État fait scandale au Sénégal. Une facture salée payée par le contribuable alors que celui-ci n’a droit dans son pays qu’à un accès aux soins très limité.

Ce problème n’est pas nouveau en Afrique, mais il persiste. Alors que l’écrasante majorité de la population, pauvre, ne peut se soigner correctement, les dignitaires des pays utilisent les fonds publics pour accéder aux soins dans des cliniques et hôpitaux en Occident et au Maghreb.

Le quotidien sénégalais Wal Fadjri dénonce cette pratique bien ancrée dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, où les dirigeants s’offrent des billets d’avion vers l’Europe au lieu d’investir massivement pour développer les structures médicales locales.

La Tunisie et le Maroc plutôt que la France

“Chaque année, quarante à cinquante agents sont pris en charge par le Trésor public, pour la bagatelle de 4,7 milliards de francs CFA [sept millions d’euros]”, rapporte le quotidien qui cite une source anonyme au ministère de la Fonction publique.

Cette somme comporte les frais de transport, l’hospitalisation y compris la nourriture, en plus de la prise en charge médicale. S’il s’agit d’une haute autorité, la somme est presque doublée”, révèle Wal Fadjri.

La Tunisie et le Maroc sont les destinations de plus en plus préférées à la France, où le coût est plus important, environ 3 000 euros par jour d’après un professionnel de la santé cité par le journal sénégalais.

Ras-le-bol des hôpitaux hexagonaux

À tel point que le gouvernement cumule de nombreuses dettes auprès des hôpitaux de l’Hexagone. “C’était des milliards de francs CFA que l’État ne parvenait pas à honorer. Les hôpitaux français ont mis fin à la collaboration parce que le Sénégal n’arrivait plus à payer cette dette”.

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